Suite à la saisie du Conseil d’Etat par notre confrère Philippe Lailler, tous les médicaments OTC (qui ne sont pas soumis à prescription obligatoire) sont désormais vendus sur Internet.
Nous sommes le 3ème pays européen. En France, cela sera appliqué sans aucune concertation ou avis de la profession.
La raison évoquée par le Conseil d’Etat est :
« La restriction de la vente en ligne aux seuls médicaments en libre service est de nature à porter un préjudice grave et immédiat à M. Lailler car celui-ci a embauché plusieurs préparateurs en pharmacie pour faire face à son activité sur internet ».
Bien vu, mais dans l’urgence actuelle provoquée par M. Lailler, aucune charte, procédure ou même recommandation récente pour ces ventes en ligne n’est disponible.
Je m’étonne que l’achat sur internet de quantités incompatibles avec le respect des AMM soit autorisée par le Conseil d’Etat. Par ailleurs, de nombreuses questions restent sans réponse :
- Comment prévenir les interactions et adapter les posologies en fonction de l’âge, des antécédents et des pathologies intercurrentes ?
- Comment refuser la délivrance et orienter chez le médecin ?
- Comment aider et orienter les sur-consommateurs de produits opiacés ?
- Comment alimenter le dossier pharmaceutique ?
- Devrons-nous assurer explications et recyclage d’un produit acheté sur internet ?
- Comment garantir l’intégrité des médicaments livrés ?
Un nouveau monde d’opportunités ou plutôt d’opportunistes s’ouvre.
Et pourquoi réserverait-on le droit d’acheter moins cher aux seuls utilisateurs d’internet?
Je ne doute pas que M. Leclerc parviendra à proposer d’ici quelques mois des prix bien plus bas que nos génériques actuels.
Le réseau officinal assurant l’accès aux soins pour tous vit ses derniers mois.
Peu importe, c’était une profession réglementée (et c’est pas bien).
On vous l’a dit et répété : il faut savoir évoluer. Le changement de viande comme de médicament, c’est maintenant !
CH
[maj 18/02/13]
Bravo pour la réactivité de M. Leclerc. Nos instances peuvent en prendre de la graine.
La campagne de publicité « on marche sur la tête » vient de débuter ce jour. Elle est redoutablement manipulatrice.
On en oublierait que les diplômés en pharmacie des rayons hygiène de GMS ont choisi de ne pas être des professionnels de santé !
Jacques Séguéla ou Roselyne Bachelot sont aussi diplômés en pharmacie : ils ne vendent pas pour autant de médicaments !