18/05/11 06:35 Rédigé en rubrique :
Campagnes professionnellesLe premier congrès par internet de notre profession s'est déroulé du 14 au 16 mai.
Je suis très fier qu'il ait été organisé par la section D de notre ordre, c'est à dire par les garants éthiques des pharmaciens adjoints.
Dr. Barbier-Paresys Jérôme, président de la section D de l'Ordre des Pharmaciens.
Le statut de pharmacien adjoint est en effet particulier. Il n'exerce pas en libéral, c'est à dire qu'il n'a pas investi son patrimoine dans l'exercice de sa profession. Voilà ce qui le distingue du pharmacien titulaire.
Cela n'empêche pas la plupart de s'investir passionnément dans la qualité des soins apportés à leurs patients.
Les qualités requises pour exercer notre profession sont l'écoute active, l'empathie, l'analyse, l'organisation, la régularité et la rigueur morale.
Les difficultés peuvent provenir du pharmacien adjoint lui-même : erreur d'orientation, instabilité, manque de volonté à poursuivre sa formation. Le plus souvent, elles proviennent de conflits relationnels avec les pharmaciens titulaires (discordances sur les objectifs) ou préparateurs (opposition au lieu de synergie), d'une impossibilité à poursuivre la formation continue (notamment pour les pharmaciens intermittents) et plus généralement de l'isolement de certains.
Le congrès a été l'occasion de rappeler que tous les pharmaciens sont des professionnels de santé. Les nouvelles missions confiées aux pharmaciens par les lois HPST nécessitent un investissement humain important. Ces nouvelles missions sont les suivantes :
Article 36 (modifiant l'article L. 1411-11 du code de la santé publique)
Les pharmaciens sont des contributeurs de soins de proximité et de premier recours comprenant :
- La prévention, le dépistage, le diagnostic, le traitement et le suivi des patients ;
- La dispensation et l'administration des médicaments, produits et dispositifs médicaux, ainsi que le conseil pharmaceutique ;
- L'orientation dans le système de soins et le secteur médico-social ;
- L'éducation pour la santé.
Article 38Les pharmaciens d'officine :
- Contribuent aux soins de premier recours définis à l'article L. 1411-11;
- Participent à la coopération entre professionnels de santé ;
- Participent à la mission de service public de la permanence des soins ;
- Concourent aux actions de veille et de protection sanitaire organisées par les autorités de santé ;
- Peuvent participer à l'éducation thérapeutique et aux actions d'accompagnement de patients ;
- Peuvent assurer la fonction de pharmacien référent pour un établissement qui ne dispose pas de pharmacie à usage intérieur ou qui n'est pas membre d'un groupement de coopération sanitaire gérant une pharmacie à usage intérieur ;
- Peuvent être désignés comme correspondants au sein de l'équipe de soins par le patient. A ce titre, ils peuvent, à la demande du médecin ou avec son accord, renouveler périodiquement des traitements chroniques, ajuster, au besoin, leur posologie et effectuer des bilans de médications destinés à en optimiser les effets ;
- Peuvent proposer des conseils et prestations destinés à favoriser l'amélioration ou le maintien de l'état de santé des personnes.
Ces missions sont garanties par notre code de déontologie.
Il est à présent souhaitable que le mode de rémunération des officines change, afin de prendre en compte ces missions et pour préserver le maillage territorial des officines. 80% des pharmaciens seraient favorables à des prix encadrés. Plus récemment, la mise en place d'officines dédiées de proximité et la nationalisation des officines rurales ont été évoquées. Quelle que soit la solution retenue, il me paraît crucial que le patient revienne au centre de la préoccupation de tous en lieu et place d'objectifs de vente qui s'imposent comme le modèle qui réussit "façon grande surface".
Références :site du congrès (jusqu'au 30 juin),
ordre des pharmaciens,
Lois HPSTBalise(s) :fiphad 2011